CS Brétigny Football

AU NIVEAU NATIONAL (SENIORS/JEUNES) DEPUIS 1992 ; 98 JOUEURS PRO FORMÉS AU CSB ; CLUB PARTENAIRE DE L’AJ AUXERRE

Raoul Loé : « A mon arrivée, j’avais du retard sur pas mal de joueurs »

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Les inscriptions pour une éventuelle intégration en section sportive scolaire football battent leur plein (vous pouvez toujours vous inscrire ICI), l’occasion est donc belle d’aborder le sujet avec Raoul Loé, qui, plusieurs années après avoir obtenu son bac au lycée Jean-Pierre Timbaud, est en train de réaliser une belle carrière professionnelle.  

De remplaçant en U16 lors son arrivée au club à buteur au Camp Nou face au FC Barcelone de Lionel Messi, ou de ses trois années dans la structure sportive du CS Brétigny football à son club actuel du CSKA Sofia, Raoul Loé (28 ans, 12 sélections en équipe nationale du Cameroun) revient sur son parcours…

« Raoul, peux-tu déjà donner de tes nouvelles et expliquer comment tu as rejoint la Bulgarie et le CSKA Sofia, une destination plutôt originale ? 

Déjà tout va bien, je viens tout juste de reprendre la deuxième partie de saison là, avec le CSKA Sofia, car la trêve est longue vu que l’hiver est très froid ici (rires). Mais sinon tout se passe bien, même s’il est vrai que je ne m’attendais pas forcément à jouer en Bulgarie au début de l’été. Après avoir quitté Osasuna (ndlr : club de la Liga, le championnat espagnol), qui venait de descendre en 2e division, j’ai refusé des offres de championnats qui ne m’intéressaient pas et j’avoue que j’espérais alors signer en Turquie, un championnat qui me paraissait accessible avec des clubs qui ont l’habitude d’offrir des salaires honnêtes. Mais ça ne s’est pas fait et l’offre du CSKA est arrivée en fin de mercato, je l’ai étudiée et j’ai finalement accepté d’y aller. Il faut savoir que c’est l’un des plus gros clubs de Bulgarie (ndlr : 31 fois champion national) et on arrive à être à la lutte pour le titre avec Ludogorets, qui marche bien depuis qu’un riche homme d’affaires est à sa tête. On est 2e à un point et on l’a même éliminé en Coupe de Bulgarie juste avant la trêve. Pour ma part, après des débuts un peu compliqués, car je suis arrivé en fin de mercato et l’équipe tournait déjà bien, je commence à trouver ma place et j’ai fini l’année 2017 avec cinq titularisations. 

Tu dis que tu as signé en fin de mercato, tu en as profité pour effectuer un bout de ta préparation d’avant-saison avec le CS Brétigny… 

C’est vrai que j’ai participé à quelques séances d’entraînement avec Brétigny à la mi-août. C’est en en parlant avec mon ami Joshua Béhé (ndlr : actuellement en équipe première au CSB), avec qui j’ai fait le sport-études au lycée Timbaud, que ça s’est fait. Je m’entraînais déjà avec un préparateur physique (Fabien Delporte, aussi passé par le CSB) à part mais je voulais aussi retoucher le ballon, avoir accès à des infrastructures et retrouver un peu un collectif, une ambiance. Je connais bien Brétigny, Joshua évidemment mais aussi Didier Brillant, et c’était bien de venir un peu me préparer ici en attendant une offre qui me convienne. 

C’était en quelque sorte un retour aux sources, comment étais-tu arrivé à Brétigny à l’époque ? 

Il faut savoir que ce n’était pas mon premier choix (rires). Après deux saisons passées à Saint-Ouen-l’Aumône, avec des amis, on voulait d’abord rejoindre Saint-Leu car c’était à côté de Cergy-Pontoise, où j’habitais, mais le club est descendu cette saison-là. Après, on a tenté notre chance à l’AC Boulogne-Billancourt mais il y avait trop de mutés. C’est alors que je me suis dit que je devais tenter ma chance à Brétigny, j’ai fait des recherches sur Internet pour avoir un numéro de téléphone et j’ai réussi à avoir Patrice Derouin qui m’a dit de venir passer des tests. Ca s’est bien passé, il fallait après faire le nécessaire pour l’inscription en sport-études et voilà ! L’existence de la structure sportive et de l’internat du lycée Timbaud a été déterminant car je n’aurais pas pu faire la distance Cergy-Brétigny tous les jours (ndlr : environ 4h de transports aller-retour !).

Quels souvenirs gardes-tu de ces années dans la structure sportive du club ? 

Que de bons souvenirs. L’internat s’est super bien passé, on a un cursus scolaire normal mais avec des horaires aménagés, et l’ambiance au lycée Timbaud était tranquille. On restait évidemment un peu entre nous, « footballeurs », mais on se mélangeait aussi sans problème avec les élèves qui suivaient un cursus scolaire général classique. Je garde un vrai bon souvenir de ces années-là, qui plus est avec mon bac ES au bout. 

Et sur le plan purement sportif, comment s’est déroulée ton adaptation au CSB ? 

C’était dur au début. Je peux même dire que j’avais du retard sur pas mal de joueurs de ma promotion. Je ne jouais donc pas avec les U16 nationaux en début de saison et j’allais alors jouer en U18 DHR. C’est une période durant laquelle j’ai vraiment dû m’accrocher, et j’ai commencé à refaire mon retard à force de travail, davantage de concentration lors de chaque entraînement et bien analyser les déplacements des joueurs de mon poste, au milieu. Petit à petit, ça a payé et j’ai commencé à jouer en U16 nationaux, ce qui était le but de tous. On avait un gros groupe, le niveau était bon. 

Est-ce la période où tu te projetais déjà comme footballeur professionnel ? 

Non, pas du tout. En arrivant à Brétigny, je ne pensais vraiment pas à devenir pro. J’ai un frère (Johann) qui était alors au centre de formation d’Amiens, donc au début, le foot pour moi, c’était aussi pour faire un peu comme lui.

Puis je prenais ça avant tout comme un amusement, je ne pensais pas trop au futur. D’ailleurs entre nous, membres de la structure sportive, on ne parlait pas trop de concurrence, de jouer dans tel ou tel club, etc. Non, on était juste dans notre « kif » et il y avait une vraie bonne ambiance. La preuve, c’est que je suis toujours en contact avec pas mal de gars de l’époque, Joshua Béhé bien sûr mais aussi Franck Djoko, Erwan Lebrun, Kevin Hennebique ou Sofiane Saïdi. 

Gardes-tu un souvenir particulier de cette période au CSB ? 

Pas un en particulier mais je me rappelle de tout. C’est vraiment un ensemble. De l’internat aux entraînements, les études juste après le dîner, c’était vraiment une bonne expérience. Brétigny, c’est toutes les conditions réunies pour se sentir comme dans un club professionnel. Tout est mis en œuvre pour qu’on se sente bien. L’internat fait qu’on est sur place, on n’a pas à passer 1h ou plus dans les transports, comme ça aurait pu être mon cas. En plus, il est direct à côté des terrains. Puis, on est vraiment bien accompagnés, les éducateurs du club faisaient un bon boulot. Je pense, par exemple, que c’est Patrice Derouin, en 16 ans, qui m’a vraiment appris à jouer au foot sur le plan tactique, en m’inculquant les notions de foot.

Comment as-tu géré l’après-Brétigny après tes trois années au club ? 

Comme déjà dit, j’ai un grand frère qui jouait aussi au foot et après Amiens, il était parti au Rayo Vallecano, en Espagne. De mon côté, je ne savais alors pas trop ce que j’allais faire et j’avais même signé au Paris FC pour jouer dans la réserve (DSR). Mais j’ai finalement décidé de tenter ma chance dans un premier club en Espagne, niveau CFA, à Manchego de Ciudad Real. J’y ai passé un an avant d’être repéré par l’AD Ceuta, en 3e division, où j’ai joué deux saisons. J’ai enfin rejoint Osasuna, d’abord en intégrant l’équipe réserve, puis au bout de six mois l’équipe pro. Ça a duré trois ans et demi, de très bons souvenirs. 

C’est là où tu as côtoyé les meilleurs joueurs du monde, Messi, Cristiano Ronaldo…

Oui, et au début ça fait bizarre parce que ce sont des joueurs qu’on regardait à la télé, lors des soirées de Ligue des champions, et, au sport-études, c’était la seule fois où on pouvait voir les matchs. Après tu t’habitues forcément mais c’est sûr que la Liga ça va très très vite. 

Après Osasuna, tu décides de rejoindre Al-Sailiya, au Qatar, pour quelles raisons ? 

Je ne vais pas mentir, c’était un choix avant tout financier. Mais le Qatar a été une bonne expérience. Reste qu’après presque deux ans, je voulais retrouver le foot européen, afin de me faire voir et rebondir, d’où mon retour à Osasuna. J’ai signé en toute fin de mercato d’hiver mais la différence de niveau entre les championnats fait que je suis arrivé en méforme. J’ai mis un mois et demi avant de bien me sentir physiquement. Je n’avais signé que six mois et je savais que ça allait être dur au niveau du maintien car, lorsque j’ai signé, l’équipe était déjà en mauvaise posture et il aurait fallu qu’on gagne huit des quinze derniers matchs de championnat en gros. Et en plus, on devait affronter les quatre « gros » de la Liga. 

Pour finir, quel message voudrais-tu adresser à un jeune tenté par l’expérience sport-étude à Brétigny ? 

Qu’il a toutes ses chances de réussir en venant à Brétigny. Que même s’il a du talent à la base, il devra travailler dur et avoir le brin de chance nécessaire pour y arriver… Puis il faut savoir que les petits ont un terrain synthétique maintenant, nous, on devait se contenter d’un terrain blanc et du terrain rouge, alors c’est plus facile pour eux… (rires). »

Merci à Raoul pour sa disponibilité.

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